La Tunisie, avec ses nombreux secteurs en pleine croissance, regorge d’opportunités de développement. Cependant, pour en tirer pleinement parti, une organisation ciblée et coordonnée s’avère indispensable.
Mourad Hattab, expert en risques financiers, propose une solution ambitieuse : la création d’un pôle d’investissement unique, qui regrouperait les structures existantes et simplifierait les processus d’investissement. Selon lui, une telle initiative pourrait transformer le paysage économique tunisien, en boostant l’attractivité du pays pour les investisseurs et en facilitant la concrétisation de projets d’envergure.
Dans une interview accordée à l’Agence TAP, Mourad Hattab a souligné que les différents secteurs économiques en Tunisie, qui offrent de nombreuses opportunités de développement, nécessitent une organisation ciblée et favorable à la promotion du développement durable, tant au niveau régional, local qu’urbain.
Pour atteindre ces objectifs, Hattab estime qu’il est impératif de créer un pôle d’investissement complémentaire, qui permettra d’améliorer l’efficacité des opérations liées à la création de projets. Ce pôle, selon lui, serait une solution pour unifier les mesures et garantir une meilleure coordination entre les autorités de référence, évitant ainsi que les efforts des investisseurs et leurs intérêts ne soient dispersés.
L’expert a ajouté que le regroupement des entreprises et des structures impliquées dans l’octroi d’investissements – telles que l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation, l’Agence de Promotion de l’Investissement Extérieur, l’Instance tunisienne de l’investissement (TIA), l’Agence de promotion des investissements agricoles (APIA) – au sein d’un pôle unique dédié à l’investissement est une nécessité vitale.
Concernant le financement nécessaire à la création de ce pôle, Hattab a précisé qu’une enveloppe financière importante serait requise. Néanmoins, un tel pôle offrirait plusieurs avantages : alléger les charges liées à la gestion de plusieurs structures d’investissement, développer les flux d’investissements et simplifier les démarches de création de projets, souvent freinées par la pluralité des intervenants et l’absence de coordination.
En outre, l’unification des structures permettrait de mettre en harmonie les compétences actuellement dispersées au sein des différentes entités chargées des investissements. Cette initiative exigerait une restructuration profonde des services d’appui et d’encadrement, en vue de rationaliser les processus de travail et de réduire le nombre d’intervenants grâce à la mise en place d’une plateforme unique pour les investisseurs.
Hattab insiste également sur l’importance de créer une plateforme électronique unique, facilitant l’accompagnement et l’encadrement des investisseurs, et permettant la réduction de l’utilisation des documents physiques. Une telle plateforme pourrait inclure une banque de données, offrant des études de marché spécifiques aux régions, secteurs et types d’entreprises, afin d’accompagner au mieux les projets d’investissement.
L’objectif est également d’uniformiser les traitements des dossiers, sans distinction entre les promoteurs de projets – qu’il s’agisse d’initiatives privées, de groupements économiques ou de sociétés.
Pour garantir la transparence et la bonne gouvernance, cette approche mettrait l’accent sur des processus numériques, limitant l’intervention humaine, tout en s’assurant que les normes internationales soient respectées.
En matière de gouvernance, Hattab propose que le pôle soit dirigé par un conseil d’administration transparent et composé de représentants du gouvernement et des grands acteurs économiques. Ce conseil superviserait la stratégie globale, approuverait les projets et intégrerait les objectifs de développement durable dans chaque initiative.
Il souligne qu’une gestion de qualité et un système robuste de suivi et d’évaluation seront essentiels pour mesurer l’impact des investissements et garantir une amélioration continue. Il met également l’accent sur la nécessité de créer des représentations à l’étranger, afin de promouvoir efficacement les opportunités d’investissement et attirer des financements.